Prix public : 28,00 €
Conçue par Guy Debord comme l’outil principal pour appréhender le relief psychogéographique de la ville, la notion de dérive permet d’étudier, au sein des fictions contemporaines, l’importance de l’errance de personnages privés d’existence et donc de territoire : leur identité n’est plus fixée par un lieu, mais dissoute dans des lieux multiples ou des non-lieux.Ainsi la littérature contemporaine, et notamment les fictions des écrivains Laurent Mauvignier, Imre Kertész et Lin Bai, parues entre les années 1990 et 2014 et appartenant à des univers géographiques, linguistiques et politiques distincts (France, Hongrie, Chine), permettent d’envisager la brisure du lien entre le sujet et son territoire comme premier symptôme d’une crise de l’identité. Cette perte du lieu invite aussi à se pencher sur les manifestations de la disparition de soi, du malaise existentiel jusqu’aux formes de dissolution fantomatique du sujet.Enfin, parler de dérive, c’est poser la question éminente de la représentation : comment exprimer ce flottement, comment figurer la reconstruction du sujet contemporain ? En quoi la dérive constitue-t-elle une véritable poétique, une vision aquatique du monde et de la littérature ?