EAN13
9791092565232
Éditeur
Centre d'études mongoles et sibériennes
Date de publication
1 juin 1996
Collection
Etudes mongoles et sibériennes
Nombre de pages
208
Dimensions
16 x 1,4 cm
Poids
402 g
Langue
fre

Etudes Mongoles Et Sibériennes, N°26, 1995, Variations Chamaniques 2

Marie-Lise Beffa, Collectif, Marie-Dominique Even

Centre d'études mongoles et sibériennes

Prix public : 15,00 €

Avant-propos. Sales, A. de. Chamanes et bouffons (Népal et Sibérie). La plupart des rites chamaniques comportent des épisodes au cours desquels facéties grivoises, gesticulations outrancières et plaisanteries scatologiques engendrent des sentiments mêlés d'amusement et de frayeur autant dans le public que chez les esprits supposés assister au spectacle. Ces scènes sont exécutées parfois par un bouffon muet ou par un couple de bouffons comme chez les Magar du Népal, parfois par le chamane lui-même quand il incarne un esprit bouffon comme chez les Yakoutes au nord de la Sibérie, et parfois un personnage rituel en particulier, tel que Koca Kan dans les populations altaïennes au sud de la Sibérie. L'intérêt suscité par ces épisodes grotesques dans le public n'a pas d'écho parmi les observateurs qui semblent les avoir négligés dans leurs analyses. L'analyse du cas magar suggère des hypothèses concernant le rôle du bouffon dans les rites chamaniques. Du Shaoyuan. Pratiques chamaniques des Ouïgours du Xinjiang. L'auteur passe en revue les pratiques chamaniques des spécialistes et des profanes, telles qu'il les a observées dans les campagnes ouïgoures du Xinjiang (République populaire de Chine). Il détaille en particulier une séance chamanique qu'il a enregistrée en vidéo en 1989. Jean-Pierre Chaumeil. Du projectile au virus, Un art chamanique de l'agression pathogène en Amazonie. La conception de l'agression pathogène sous forme de projectiles téléguidés par des chamanes ou des entités non humaines jouit d'une large diffusion en Amérique du sud, tout particulièrement dans les basses terres amazoniennes. L'examen de cette forme précise de représentation de la maladie, si différente à première vue de celle développée par la médecine occidentale, permet cependant de s'interroger, au regard notamment de la similitude des logiques qui les gouvernent, sur les possibles connexions entre les savoirs thérapeutiques indigènes et les modèles médicaux occidentaux. Jarich Oosten. Inuit cosmology and the problem of the third sex. La notion de « troisième sexe » a été avancée par Bernard Saladin d'Anglure pour rendre compte du franchissement des frontières entre les sexes dans la société inuit prémoderne. A. Fienup-Riordan a suggéré que le contraste entre humains et animaux semblait être le contraste dominant dans l'Arctique oriental, alors que le contraste entre hommes et femmes semblait prévaloir dans l'Arctique central. L'auteur considère ici que cette distinction est artificielle. Il examine certains aspects des codes alimentaires et sexuels opérant dans les mythes et rites inuit de l'Arctique central. Il montre que les relations entre humains et animaux d'une part, celles entre homme et femmes d'autre part se déterminent mutuellement dans le contexte de l'ordre moral de l'univers. Dooley, J.A. The shamanic understanding of Hamlet. Beaucoup de mythes dans le monde contiennent des thèmes qui coïncident étrangement. Ces ressemblances apparaissent simultanément avec le « motif » récurrent des rites de passage. Les entités qui composent ce motif ont été définies par V. W. Turner qui les appelle « discriminations binaires ». Grâce à elles, il est possible de faire le relevé précis des éléments « liminaux » ou « intermédiaires » des œuvres dramatiques, littéraires ou autres. J'ai appelé cette méthode contenue dans mon analyse de Hamlet « critique liminale ». Utiliser cette méthode permet de mettre au jour un grand nombre de strates chamaniques archaïques qui se cachent sous l'élégante surface de cette énigmatique pièce de Shakespeare. Attias, J.-C. Moïse cornu? Lectures d'Exode 34, 29-35. Sans prétendre trancher définitivement le débat exégétique relatif au sens du verbe hébraïque karan dans ce passage énigmatique, cet article tente d'ouvrir quelques pistes de recherche. On s'efforce d'abord de cerner les raisons historiques, idéologiques, voire psychologiques d'une préférence, largement attestée en monde juif, en vertu de laquelle c'est avec le visage « rayonnant » – et non « cornu » – que Moïse est redescendu du Sinaï. Revenant au texte, on tente ensuite de relever les potentialités de sens de la racine krn dans le corpus scripturaire et le lien privilégié qu'elle y entretient avec l'idée de puissance, puis de montrer que le face à face de Moïse avec Dieu, mis en regard d''autres récits bibliques apparentés (notamment Genèse 32, 23-33) a toutes les apparences d'un corps à corps, où le lutteur-intercesseur arrache sa bénédiction à Dieu. Que le prophète soit, au sortir de cette confrontation, affublé des signes visibles d'une virilité presque animale ne paraît dès lors plus invraisemblable. Il reste qu'ensauvager Moïse, voire l'animaliser, n'est sans doute pas pour l'exégète un geste anodin: c'est attaquer de front une ancienne et toujours vivante tradition intellectuelle et savante qui, postulant une différence fondamentale et irréductible entre la religion de l'Israël antique et les religions dites « sauvages », cherche en fait à protéger le statut privilégié et du judaïsme et du christianisme en les soustrayant à un certain type d'approche anthropologique. Hamayon, R. Pour en finir avec la « transe » et l'« extase » dans l'étude du chamanisme. Les termes de « transe » et d'« extase » figurent dans maintes définitions du chamanisme. Ils s'appliquent à un type de conduite culturellement défini ainsi qu'à des états physiques et psychiques associés à cette conduite. En fait, rien ne prouve l'existence nécessaire d'un lien entre cette conduite et ces états. Selon les représentations des sociétés chamanistes, la conduite rituelle du chamane est le moyen et la preuve de son entrée en contact direct avec les esprits. En la manifestant le chamane ne fait donc que se conformer au modèle prescrit pour sa fonction. Quant à l'étrangeté apparente de cette conduite, elle a sa raison d'être dans le système de représentations. L'association dans le terme de « transe » d'états physique et psychique spécifiques à un type de conduite rituelle a permis aux religions occidentales de condamner ce genre de conduite, l'état associé étant défini aux XVII et XVIIIe siècles comme sauvage et diabolique, plus tard comme pathologique. Ce qui est en fait condamné est la vue du monde sous-jacente selon laquelle humains et esprits sont semblables en essence et équivalents en statut, conception inacceptable pour les idéologies fondées sur la transcendance divine. La vision idéalisée de la transe en vogue aujourd'hui est aussi le fruit de conceptions occidentales. Acirginia-Arsiaq, T. Visite à l'internat. Monologue d'une mère tchouktche. Su Chengzhi. Situation linguistique des Sibe du Xinjiang. L'auteur présente un aperçu de l'emploi et de l'enseignement du sibe, langue de la branche toungouso-mandchoue de la famille altaïque. C'est au Xinjiang que vit un quart environ des Sibe, les seuls à avoir préserve de nos jours l'usage de leur langue. À la suite de la baisse brutale de la pratique de cette langue durant la révolution culturelle, le sibe, territorialement dispersé et d'une sphère d'utilisation restreinte, risque de disparaître, et ses locuteurs d'être assimilés par les Chinois. Depuis le milieu des années 1980, une politique d'enseignement du sibe est menée auprès des enfants et des adultes dans les diverses communautés sibe du Xinjiang.
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