EAN13
9791091902526
Éditeur
Fario
Date de publication
8 novembre 2019
Nombre de pages
56
Dimensions
17,1 x 13,5 x 0,1 cm
Poids
1 g
Langue
fre

Un Dénuement, Arthur Adamov

Gilles Ortlieb

Fario

Prix public : 13,50 €

<p>Si Arthur Adamov, dont le théâtre fut salué et ardemment porté par quelques amateurs remarquables – d’Artaud à Vilar en passant par Paulhan –, fut un temps considéré comme le pair d’un Beckett ou d’un Ionesco, la pérennité de cette reconnaissance apparaît tout aussi incertaine, et à la fin tronquée, que le fut sa vie. Et, peut-être comme cette vie elle-même, confiée par on ne sait quelle Moire aux mains d’une petite poignée de fidèles. Gilles Ortlieb en fait partie.</p> <p> Une enfance choyée de « petit barine », à Bakou, emportée par les grands remuements du début du siècle : épidémies, guerre, révolution. Une adolescence vouée aux chambardements, à l’errance entre l’Allemagne et la Suisse, à l’effondrement d’une famille ruinée. Puis l’arrivée du jeune Arthur Adamov dans le Paris d’après-guerre et à Montparnasse où il rencontre artistes et écrivains. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il se lie d’une amitié durable avec Roger Gilbert-Lecomte. Le coup de grâce à une éducation sentimentale cahotée sera porté par le suicide de son père. La Seconde guerre, un internement au camp d’Argelès, la mort de Roger Gilbert-Lecomte, viendront par là-dessus entraver encore un peu plus son rapport au monde.</p> <p> De ce paysage dévasté va émerger une œuvre de prose d’abord puis un théâtre dont il dira qu’il est plus celui de la « séparation » que de l’absurde : « Je suis séparé. Ce dont je suis séparé, je ne sais pas le nommer. Mais je suis séparé ».</p> <p> Plus tard, ce sera l’attrait de Brecht et d’un art qui s’affronte aux brutalités de la machinerie collective et de l’histoire, puis de nouveau la prose tout à tour désolée et fulgurante du journal, et malgré une sorte d’ancrage social retrouvé, le traître secours de l’alcool. Jusqu’à ce point final qu’il prendra le soin d’écrire de sa main.</p> <p> </p> <p> Loin, très loin des crucifiantes études sur la vie et l’œuvre, ce livre n’est ni un essai, ni une biographie : c’est un portrait. Bref mais précis, énergique mais toujours délicat, sobre mais incroyablement expressif.</p> <p> L’écriture de Gilles Ortlieb est à la hauteur de ce qu’appellent son titre et son objet : elle est d’une simplicité subtile, exigeante. De celles vouées à la douleur d’un homme, à son secret, qu’aucun traité n’épuise mais qu’un souffle, comme sur une braise, parfois, illumine.</p> <p> </p> <p> <em>Un dénuement</em> est accompagné de trois témoignages décisifs : ceux de Laurent Terzieff, de Pierre Minet (fondateur avec Daumal et Gilbert-Lecomte du <em>Grand Jeu</em>, et de Jacqueline Autrusseau, qui fut l’épouse d’Arthur Adamov. L’ensemble est suivi d’un splendide sonnet d’Henry Thomas sur Adamov.</p>
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