EAN13
9782940431557
Éditeur
La Baconnière
Date de publication
16 novembre 2016
Collection
BACONNIERE (LA)
Nombre de pages
55
Dimensions
29,7 x 23,2 x 1,5 cm
Poids
548 g
Langue
mul
Langue originale
cze

Thanathea

Ivan Diviš

La Baconnière

Prix public : 8,00 €

Ecrit en 1967, ce poème à la voix hallucinante mêlant images brutes, onomatopées, néologismes et métaphores fulgurantes est un des poèmes classiques contemporains tchèques, étudié dans les écoles par toutes les générations d'élèves et source d'inspiration majeure.« Un matin du mois de mai de l’année 1967, dans un village des Montagnes métallifères portant le nom de la Croix et de la croisée des chemins, dans la maison de son ami peintre Bohdan Kopecký, Ivan Diviš se réveille en état de transe et, d’une traite, écrit ce texte.?— Je me suis simplement levé du lit et je me souviens de mes pieds nus que je glisse dans les chaussons, et puis plus rien… je ne sais pas si je m’étais douché, rasé, brossé les dents… mais je sais avec certitude que je suis entré dans la véranda, que j’ai glissé une feuille dans la machine et que j’ai commencé à travailler, immédiatement, que j’ai travaillé sans interruption — sans boire ni manger, je ne sais pas, peut-être que je fumais pendant — sept ou huit heures. Puis j’avais 481 vers. [Témoignage de Diviš donné à la télévision tchèque en 1994.]? Il apporte les dernières retouches à Prague et appose la date du 14 mai 1967. Ainsi naît son poème prophétique, le dernier d’un homme avant l’exil. Sans en être conscient, le poète quarantenaire vient de dire adieu à cette terre et à sa langue. Lorsque Thanathea paraît en tant que tout premier ouvrage des jeunes éditions Dialog à Most, les chenilles des chars soviétiques labourent déjà les champs du pays, comme l’avaient fait les nazis un peu plus tôt dans le siècle, du temps où Divis étudiait à Prague et dont il garde le souvenir d’une arrestation par la Gestapo. Suivent vingt ans de séparation avec son fils Martin, dont une décennie dans le silence à regarder sa nation livrée à la féroce médiocrité des apparatchiks de la Normalisation. Tout cela s’avère annoncé dans le troisième chant du poème :— J’avais terminé deux chants de manière très logique… puis le ton bascule de manière radicale… il est arrivé quelque chose d’horrible : j’ai prédit la tragédie et le malheur de ma nation....En effet, Diviš s’y adresse en même temps à la mort et à cette terredeterre dans une langue maternelle poussée dans ses derniers retranchements. Le tchèque se disloque en néologismes, se déchire, mue en balbutiements enfantins et glossolalies, devient intraduisible. Mais sa poésie y est aussi la plus universelle. Elle chante l’archétype de la matrice première qui nous expulse dans le royaume de la mort en nous donnant naissance et parole, et qui nous accueille quand nous revenons à bout de souffle. [...] »?André Ourednik, 2016
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