EAN13
9782923829012
Éditeur
TANKA
Date de publication
1 septembre 2011
Nombre de pages
80
Poids
118 g
Langue
fre

Crayon, Véléo, Papillon - Recueil De Tanka

Jean Dorval

TANKA

Prix public : 12,00 €

Préface de Dominique Chipot :<br><br>Je lis Dorval. Assis en terrasse après deux journées d’orage. Le soleil dévoile timidement son ardeur au rythme des nuages sur le fil du vent. Chaque arbre joue sa chanson. Le cerisier mésange, le bouleau corneille, le forsythia merle et le pin tourterelle. Les rayures rouges du parasol dessinent une délicate dentelle sur la paroi du bol. Le thé infuse en silence et quelques gouttes de vapeur perlent sur la théière translucide. J’étale le carmin des cerises sur le châtain du pain grillé, ignorant les règles de base du sumi-e. Soudain le vent s’encolère. Les oiseaux se taisent, la pompe de la piscine semble forcir son chant tandis que l’eau se noircit d’un amoncellement de nuages. Je lis Dorval. Je me sens l’âme d’un poète, moi qui ne cherche qu’à écrire des haïkus.<br><br>Sa robe fleurie<br>le mouvement des nuages<br>l’âme pénétrante<br>ce qu’elle m’offre ses yeux<br>je l’accueille radieuse<br><br><br>Je lis Dorval au printemps. Bercé par la mélodie de son phrasé et son style si singulier, je ferme les yeux pour mieux m’imprégner de ses évocations. Mon regard accompagne le sien. « Estampe dans l’œil ». Estampe de l’œil, ses tanka gomment l’inutile pour ne laisser de « quelques instants fragiles » que la trace essentielle, celle du « cœur à l’écoute ». Le tanka exprime ainsi l’émotion discrètement sécrétée ou impudemment déchaînée.<br><br>Passage des oies<br>nos mains n’émigrent pas<br>retenir le vent<br>je suis toujours cerf-volant<br>point de ficelles au cœur<br><br><br>L’été aussi, je lis Dorval. Pas besoin de « haut-parleurs » pour entendre les cigales, ‘tous les vents en chœur’, ‘l’éveil du chardonneret’ ou ‘le pluvier siffleur’. Il les transcrit tels et leur seule présence suffit à révéler les sentiments humains. Je m’attendris de ses images si intimes et pourtant si universelles.<br><br>La pub sur les poteaux<br>apprendre de nouveaux mots<br>au jeu du scrabble<br>j’aime aussi me souvenir<br>des petites fleurs des champs<br><br>Lors d’un échange, Jean Dorval m’avouait : « Je vois le tanka comme une expérience unique dans le langage poétique. […] Il doit prolonger l’instant, tout en demeurant dans le concret de l’image-émotion qui en génère son sens et sa profondeur. »<br>Pari réussi sans l’ombre d’un doute.<br><br><br> Je lis Dorval. À l’automne, savourant des moments infinitésimaux au côté d’un vieil ami toujours prompt à dévoiler les tremblements de son âme.<br>L’angoisse se faufile entre les lignes, les cœurs font des nœuds, et la palette des souvenirs dessine des tableaux riches de mouvements.<br><br>De murs en miroirs<br>les fenêtres ont de l’œil<br>message du ciel<br>des larmes multicolores<br>graffitis de mes automnes<br><br><br> Je lis Dorval.<br>Le temps s’arrête.<br>L’hiver ne viendra pas.<br><br><br><br>Dominique Chipot<br>juillet 2011.<br>
Trouver ou

Offres