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Le « fait de se taire, de ne rien dire » (Dictionnaire Le Larousse) est par définition une attitude ambiguë. Que le silence soit volontaire, fortuit ou imposé, le vide qu il crée ouvre la voie à toutes les interprétations possibles. Est-il l expression d un accord ou au contraire celle d un refus ? Dissimule-t-il une attitude coupable qui doit être sanctionnée ou témoigne-t-il d une pudeur légitime qui doit être respectée ? La manifestation du silence soulève ainsi nécessairement de nombreuses questions qui se propagent au domaine juridique. Le silence est-il doté de vertus juridiques ? Peut-on conférer certains effets contraignants ou libérateurs au silence ? Le silence doit-il être imposé, prohibé, autorisé ou protégé par le droit ? Le silence saisi par le droit peut-il avoir quelque effet ? De manière plus générale, la question qui se pose est celle de l interaction du droit et du silence : Le silence serait-il doté de vertus créatrices ou tout au contraire destructrices qui pourraient lui conférer quelque effet sur l existence même des droits subjectifs ? Autrement dit, le silence a-t-il un quelconque impact sur l existence du droit, sur sa création ou sa disparition ? Et par ailleurs, quels effets le silence produit-il sur les droits subjectifs existants ? En permet-il la protection? Ou constitue-t-il au contraire, pour certains de ces droits, une menace qui conduit à l envisager comme une source de responsabilité ? Autant de questions qui ne peuvent appeler de réponses uniformes. De telles réponses sont pourtant nécessaires tant le silence semble omniprésent dans la plupart des branches du droit.