EAN13
9782848195643
Éditeur
Éditions Créer
Date de publication
8 mars 2016
Collection
PATRIMOINE
Nombre de pages
108
Dimensions
22 x 18 x 1 cm
Poids
369 g
Langue
fre

Les Gargouilles De Paris

Claude Tuot

Éditions Créer

Prix public : 18,00 €

INTRODUCTION<br>La première gargouille<br>Rabelais, dans Gargantua, nous montre le géant poursuivi avec tant d’insistance par des badauds<br>parisiens, « qu’il fut contraint de se réfugier sur les tours de l’église Notre-Dame. Installé<br>à cet endroit et voyant tant de gens autour de lui, il dit d’une voix claire : « Je crois que ces maroufles<br>veulent que je leur paye ici ma bienvenue et mon étrenne. C’est juste. Je vais leur payer<br>à boire mais « ce ne sera que par ris ».» Alors, en souriant, il détacha sa belle braguette et tirant<br>en l’air sa mentule, les compissa si allégrement qu’il en noya deux cent soixante mille quatre cent<br>dix-huit, sans compter les femmes et les petits-enfants. »<br>Il est l’ancêtre de nos gargouilles !<br>Cette truculence, la gargouille en témoigne encore dans son étymologie : le préfixe « garg »<br>désigne au Moyen-Âge le gosier, et « goule », la gueule ou l’oesophage. Le mot « gargouille »,<br>tout en jouant sur les évocations sonores d’eau et de déglutition, évoque une gorge réduite à sa<br>bruyante fonction digestive.<br>Sa forme phallique aussi fait rire, particulièrement lorsqu’en jaillit une cataracte qui arrose<br>les passants imprudents les jours de pluie. Mais à Paris, le risque de « prendre une gargouillée<br>sur la tête » se fait plus rare. L’expression elle-même a disparu au fur et à mesure que les rues<br>s’élargissaient, que les églises se dégageaient des maisons et boutiques qui les enserraient, et que<br>des systèmes d’évacuation des eaux de pluie plus modernes apparaissaient.<br>La gargouille, en effet, est un élément d’architecture utilitaire, formé d’une pierre creusée en<br>forme de gouttière qui empêche l’humidité de s’infiltrer dans les murs en rejetant l’eau de pluie le<br>plus loin possible de l’édifice. Elle fait saillie à tous les endroits où a été percé le chéneau, sorte<br>de caniveau aménagé dans les hauteurs pour recueillir l’eau de pluie qui a ruisselé du toit et qui<br>se vide ainsi. Les gargouilles de Paris, travaillées le plus souvent dans la pierre mi-dure qu’est le<br>liais, sont donc victimes de l’érosion de l’eau, des vents qui attaquent leur forme allongée, de la<br>pollution, et surtout du gel qui les fait éclater en hiver.<br>Ces sculptures relativement fragiles sont pourtant exécutées par des artistes1 expérimentés,<br>ceux-là même qui ont réalisé les magnifiques programmes sculptés sur les façades des églises et<br>destinés à l’édification des croyants. Mais elles appartiennent à la sculpture marginale qui laissait<br>aux sculpteurs une totale liberté d’expression : beaucoup d’entre elles sont donc de véritables<br>chefs d’oeuvre à découvrir.<br>Loin d’être la déclinaison de centaines de monstres, les gargouilles de Paris présentent une<br>multitude de formes révélatrices des grands mouvements artistiques, culturels et historiques des<br>sept derniers siècles.<br>Ce livre veut être un Guide de Paris qui mène le promeneur, le nez en l’air, au pied de quinze<br>monuments prestigieux que les gargouilles éclairent d’un jour insolite ; [.
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