EAN13
9782818020456
Éditeur
P.O.L.
Date de publication
21 août 2014
Collection
Essais
Nombre de pages
272
Dimensions
20,7 x 20,5 x 1,9 cm
Poids
309 g
Langue
fre
Langue originale
fre

Bois Ii

Élisabeth Filhol

P.O.L.

Prix public : 16,90 €

En 1972, le film de Jean-Luc Godard Tout va bien met en scène une séquestration de patron, sur fond de grève illimitée, d’une occupation à la fois politique et festive de l’usine. Chacun a foi dans des lendemains qui chantent, le langage est offensif, imprégné d’idéologie, il dit quelque chose d’une époque portée par de grands élans collectifs et un idéal de changement, il n’y a ni fatalisme ni sentiment d’impuissance chez ceux qui luttent, la colère qui s’exprime est tout sauf désespérée ou résignée. Lorsqu’en 2009, la France est touchée par une nouvelle vague de séquestrations, la colère et la violence sont toujours là, mais les revendications ont changé, et le langage n’est plus le même. Les sites concernés sont pour la plupart des filiales de groupes internationaux, menacés de fermeture ou d’un plan de licenciement massif, sur un territoire en crise. La radicalisation du conflit, une fois relayée par les médias, augmente la visibilité et les chances pour les salariés de se faire entendre. Mais paradoxalement, la forte exposition médiatique nous renseigne peu sur la réalité de chaque situation, et quantité de questions restent sans réponse : que se passe-t-il à l’intérieur de l’usine, derrière la porte de la salle des négociations, quelles personnalités sont en première ligne, quels sont les ressorts de la mobilisation, le niveau réel de tension et les risques de dérapage, comment en est-t-on arrivé là ? Le privilège de la fiction est de pouvoir forcer les grilles, se fondre dans le collectif, entrer dans le huis clos de la séquestration. Ils sont quatre-vingt sept, un matin de juillet 2007, rassemblés au milieu de la cour de la Stecma, des hommes et des femmes qui pour la plupart n’ont jamais vécu d’occupation d’usine. Dans quelques minutes, Guillaume Mangin, à la tête de l’entreprise depuis dix-huit mois, franchira le portail au volant de son 4x4 Mercedes noir, déterminé à liquider le site avant la fin de l’été. On retrouve dans ce livre la méthode claire et concise qui faisait la force de La Centrale. Des faits, leur enchaînement, ce qu’ils disent. Des hommes et des femmes pris dans ces faits et aussi dans une histoire qui les dépasse mais qu’ils essaient de maîtriser.
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