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Les classes populaires contemporaines auraient-elles massivement basculé à droite ? La représentation dominante répond par l’affirmative, évoquant la montée du « populisme » dans plusieurs groupes sociaux. Le tempérament (« autoritaire », « renfermé ») des classes populaires, notamment ouvrières, et leur manque de culture les amèneraient à soutenir les « populistes » de droite et surtout d’extrême droite. Les commerçants, artisans et chefs de très petites entreprises seraient aussi séduits par le discours frontiste de protection du petit patronat contre les grandes entreprises malgré « l’irréalisme » du programme économique du Front national. Des indices objectifs semblent valider cette hypothèse : la fin du « vote de classe », que nourrit le désalignement électoral des ouvriers et employés vis-à-vis des partis de gauche, le déclin du mouvement ouvrier qui se manifeste par le recul du PCF et des syndicats, l’essor progressif du vote FN, et plus largement le développement d’une hostilité des membres des classes populaires envers des plus fragiles qu’eux, notamment les immigrés et les racisés.