Prix public : 22,00 €
Les contributions de ce dossier, issues pour la plupart d’un colloque organisé à Paris en décembre 2016 (« Les Mondes de la philanthropie, XIXe-XXIe siècles »), ont en commun de resituer la philanthropie comme une pratique élitaire, reliée à d’autres espaces sociaux par des rapports de domination, sinon de concurrence ou de dépendance mutuelle. Si les points de vue sur l’objet divergent selon les méthodes d’enquête mobilisées et la position de l’enquêteur vis-à-vis des organisations observées (de l’intérieur ou à distance, du point de vue des donateurs ou des donataires, des petites mains ou des dirigeants), la philanthropie y est regardée dans ses usages et effets de pouvoir plutôt qu’à partir d’une définition a priori. Cela permet ainsi de s’affranchir des oppositions ruineuses entre intérêt et désintéressement, profits privés et biens publics, égoïsme de l’homo oeconomicus et altruisme de l’homo donator (Frédéric Lordon), comme de remettre en cause certaines distinctions de sens commun entre l’État, le marché et la société civile.