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Ce livre prend pour objet ce que l'on appelle la « crise de la représentation » : partant de l'idée qu'elle est affaire de discours, il se propose d'en mettre au jour les régimes de vérité. La représentation politique a été conçue, à ses origines, comme l'invention d'une communauté qui ne lui préexiste pas. C'est pourquoi les discours critiques de la représentation se référant à la réalité du peuple, et à la « bonne représentation », ont toujours existé, et peuvent être lus à la lumière de trois grandes présuppositions relatives au peuple « réel »: l'unité substantielle, trahie par des divisions politiques factices, la diversité d'opinions fallacieusement réduite par la représentation, les majorités réelles auxquelles manquent les courroies de transmission qui permettraient de les traduire. L'ouvrage, s'appuyant sur le cas français, analyse ainsi les critiques émises au cours de quatre périodes de l'histoire du régime parlementaire en France, et s'interroge sur la persistance de la « crise de la représentation » dans la période contemporaine, alors que l'économie du régime représentatif a été transformée par les partis politiques et, en particulier, par l'avènement du phénomène majoritaire. En définitive, les individus ne sauraient se reconnaître durablement dans la représentation qui est donnée d'eux, en raison de l'indéfinition des fins, propre à la modernité démocratique. La « crise de la représentation », ainsi, se confond ultimement avec le politique lui-même en régime de modernité.