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« Ce que l’attrape-vent aimait par-dessus tout, c’était la contemplation des nuages. Parfois, certains semblaient épouser le ciel avec pour promesse les longues traînées blanches qu’ils laissaient flotter derrière eux. Il restait là, des heures durant, insouciant et prélassé dans l’herbe tendre, observant ces gros choux-fleurs déracinés qui vagabondaient au hasard du ciel. Si l’attrape-vent appréciait tant l’errance des nuages, c’est peut-être parce qu’ils n’avaient d’autre choix que de suivre le sillon invisible que le vent leur soufflait en cachette. Mais c’était aussi parce qu’il savait bien que le sens de son existence et de celui des nuages était indivisible. »