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La guerre d'Algérie a pris fin officiellement en mars 1962, avec les accords d'Évian qui prévoyaient, notamment, l'amnistie pour tous les combattants.<br> Or force est de constater que, près de soixante ans plus tard, elle se poursuit, à travers des affrontements mémoriels où les historiens ont souvent été sommés de prendre parti.<br> Est-il possible aujourd'hui d'écrire une histoire dépassionnée de ce douloureux processus de décolonisation, et des traces qu'il a laissées dans les mémoires collectives ? Est-il possible de ne rien céder aux récits militants, aux récits sélectifs, à la volonté de faire silence autour de certains événements, à l'emportement de la polémique, à l'intime conviction ?<br> Est-il possible de ne pas choisir son camp quand on écrit l'histoire ? C'est à ces questions essentielles pour la légitimité même de la discipline que tente ici de répondre Guy Pervillé, spécialiste incontesté d'une période à laquelle il a consacré l'ensemble de ses travaux.<br> Conduit par cette seule certitude qu'il n'y a pas de cause qui puisse prévaloir sur la recherche de la vérité.