EAN13
9782204089005
Éditeur
Cerf
Date de publication
3 septembre 2009
Collection
SCHUM ET RELIGI
Nombre de pages
324
Dimensions
21,5 x 13,5 x 2,7 cm
Poids
412 g
Langue
fre

L'Acédie, Le Vice De Forme Du Christianisme

Lucrèce Luciani-Zidane

Cerf

Prix public : 37,00 €

L'acédie ? Tout d'abord, que veut dire ce mot quasiment inconnu du grand public et absent de la langue courante comme de ses dictionnaires ? Eh bien absolument tout et n'importe quoi dans son opiniâtre confusion avec la tristesse, la paresse, la mélancolie et même... la dépression, chevauchant des domaines aussi distincts que la théologie, la philosophie, la littérature et la psychologie. À cela, il faut ajouter la pléthore étourdissante de ses effects éprouvés dans la tentation du démon méridien dans les déserts brûlants du christianisme primitif : abrutissement, chagrin, " taedium vitae ", désespoir, haine, dégoût, prostration, pourrissement, etc., repris sans cesse comme tels et autrement dans les contextes des époques successives. D'abord " Akèdia ", stigmatisée avec horreur et moult frayeurs comme le " Pire du pire " des pensées mauvaises (" logismoi ") dont l'élaboration de son maître, le Père du désert, Évagre le Pontique, permet de la livrer comme cette énigme –; en attente perpétuelle d'être pensée : seul des huit vices à être sans objet, sans contraire et en contradiction interne dans sa formulation. " L'étrange-erre " du christianisme. Ensuite " Acedia ", dès le Ve siècle, où Augustin et sa concupiscence lui permettent à travers Cassien, Grégoire le Grand et les docteurs de l'Église médiévale, de se dissimuler à la fois dans l'intériorité de l'homme et dans le point aveugle de notre culture occidentale, au-delà de la mort de Dieu. Enfin l'acédie qui n'est plus qu'une bien pâle traduction, sauf à se demander enfin peut-être de quoi est-elle le résidu tenace (dans l'Ennui, dans la " hainamoration " ravageante de nos névroses), c'est-à-dire : quelle est sa " Chose " ? -- Acedia? To start with, what does it mean - this word which is almost unknown to the general public and absent from standard language and its dictionaries? Well, everything and anything; in its stubborn confusion with such phenomena as sadness, laziness, melancholy and even... depression, it covers domains as distinct as theology, philosophy, literature and psychology. To all that we must add its amazing plethora of effects on the temptation of the meridian demon in the scorching deserts of primitive Christianity: stupefaction, sorrow, 'taedium vitae', despair, hatred, disgust, prostration, decay, etc., taken at face value or otherwise, throughout successive ages. First of all 'Akedia', stigmatised with horror and countless fears as the 'absolute worst' of bad thoughts ('logismoi'). Then 'Acedia' in the 5th century, when Augustine and his concupiscence allowed it, through Cassian, Gregory the Great and the Doctors of the Medieval Church, to secrete itself in man's interiority and the blind spot of Western culture, beyond the death of God. Finally, acedia, no more than an insipid translation, unless we ask ourselves what it is the tenacious remains of (in Ennui, in the destructive 'hainamoration' of our neurosis), in other words: what is its 'Thing'?
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